Le bonheur au travail #2

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Les sources de bonheur et le rôle du management

Les enquêtes de Qualité de Vie au Travail (QVT) le fond ressortir : les employées sont demandeurs de reconnaissance, de respect, de transparence dans la communication, de sens donné aux actions. Finalement derrières ces attentes, il y a une demande : « Faites- nous confiance ! Nous sommes capables de comprendre les choses, de nous organiser pour contribuer aux missions de l’entreprise et soyez francs avec nous dites-nous simplement ce qui va et ce qui ne va pas... ».

Mais attention, Il ne s’agit pas de tomber dans le laisser faire et d’abolir tout cadre. Cela n’enlève rien à la présence du management. Mais le rôle du manager évolue, comme le fait ressortir Vineet Nayar dans son livre au titre provocateur : « Les employés d'abord, les clients ensuite ». Le management se met au service de la performance des collaborateurs.

Pour illustrer cela, nous avons fait un montage vidéo qui fait apparaître successivement deux témoignages d’entreprise : FAVI, PME au patron emblématique, fonderie Picarde, d’une part, et Google, multinationale de l’aire du numérique, d’autre part. Même si tout oppose ses entreprises, dans les deux cas on retrouve des points communs quant au rôle du management:

• Le manager a pour mission d’organiser le travail, de mettre à disposition de chacun les moyens nécessaires et surtout d’être là, présent, au service de ses collaborateurs pour qu’ils remplissent leur tâche avec performance et satisfaction.

• Il est aussi porteur et garant du respect des valeurs de l’entreprise et des règles de relation et de vie collective qui en découlent. Et de ce fait n’hésite pas à recadrer si nécessaire.

Ce sont-là les deux premiers piliers du management générateur de bonheur au travail, qui correspondent à un état d’esprit et une assertivité basée sur la confiance en soi, la confiance en l’autre et la confiance dans le système entreprise.

Nous avons régulièrement l’occasion de faire travailler des managers sur ses points. Prenons l’exemple d’un de nos grands clients qui a plus de 10 000 managers en France (et autant à l’international), dans le cadre d’un programme de développement de la Transversalité. Au début des sessions que nous animons, ils sont très sceptiques, venant chercher des recettes et des outils, du processus et de la technique. Le travail sur eux, sur leurs aspirations et leurs postures finit par faire son effet. Ils en ressortent chamboulés, dynamisés et heureux... Comme s’ils découvraient en eux et chez les autres un nouveau gisement de potentiels.

Des managers heureux font des collaborateurs heureux.

Une Humanité Créative

L’évolution des postures managériale telle que nous venons de l’évoquer est nécessaire mais pas suffisante. Il ne faut pas penser que tout repose sur un management qui aurait pour mission d’assurer le bonheur de ses employés. Le risque est de mettre les collaborateurs en position d’attente et de faire d’eux des consommateurs de bonheur au travail. Si nous ne sommes pas dans une logique de donnant-donnant, le déséquilibre de la relation conduit à un dérèglement du cercle vertueux mis en place.

Le bonheur passe par l’engagement individuel et collectif. Et cela s’obtient en jouant sur la capacité et l’appétit de création qui existe en tout Homme. Tous les projets collectifs, toutes les occasions de «créer ensemble» sont à favoriser, avec des challenges poussant à se dépasser pour innover. Et ce serait là le troisième pilier du management générateur de bonheur...

La Suisse est un pays riche qui pourrait pâtir d’avoir des taux salariaux très élevés pour vendre ses produits et services. Cette contrainte est compensée par le fait que l’innovation collective est ancrée dans l’ADN du peuple suisse. Si l’on regarde le nombre d’innovations par habitant, ils sont en tête du palmarès européen. Leur richesse ne vient pas que de leurs banques. Elle vient de leur capacité à se remettre en cause, se mettre en mouvement ensemble pour innover. Et au passage ont voit apparaître que la contrainte, le cadre, sont déclencheurs de créativité collective.

Le manager doit trouver le bon dosage entre confiance et impulsion. Et l’innovation collective est une pompe à énergie où le « donner » et le « recevoir » s’équilibrent. Cela permet à des équipes de vivre l’expérience de l’ « intuition collective » et d’atteindre ainsi un niveau de performance, d’engagement et de satisfaction spectaculaires.

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Pour conclure, je dirais que l’étincelle de bonheur jaillit de la combinaison entre l’Humanité— prise en compte et valorisation de l’Homme — ET de la multiplication de situations de Création Collective pour tous les acteurs de l’entreprise.

C’est ce que nous pourrions appeler l’Humanité Créative et que nous, consultants de Séménia, nous employons à développer avec passion dans l’entreprise...

                                                                                              

Olivier Broni